Vladivostok. Placée à l’Extrême-Orient russe. Le port le plus important du Pacifique. Siège de la Flotte du Pacifique de la Marine de la Fédération de Russie. Vieux Musée des Sciences Naturelles. L’exposition de l’oreille de Vincent Van Gogh. Plus précisément. Le lobe de l’oreille droite. Blanc. Illuminée artificiellement. Une vitrine en bois. Une petite salle. Vide et sans interférences. Ecoute les conversations des passants. Différentes versions de l’alter­cation. Arles. 23 décembre 1888. Perte de l’oreille. Deux mois de cohabitation entre Van Gogh et Gauguin. Van Gogh a menacé de couper l’oreille gauche de Gauguin. La nuit. Après la déception. Avec un couteau. Il se mutile la droite. Auto-mutilation. Une coupe nette. D’autres théories. Une agression de Gauguin avec son poignard. Un pari de bar. Ivre. Il affirmait qu’il ne concevait aucune douleur. Un garçon de café l’a coupé avec des ciseaux. Des études légistes. La blessure ne peut pas découler d’une automutilation. Un peintre tourmenté. « Ma jeunesse a été triste, froide et stérile ». Un artiste romantique à l’usage. Une manie poursuivante. Sortir de l’enfer. Il a enveloppé le lobe d’un mouchoir. Il est allé au bordel. Il l’a offert à Rachel. Une prostituée avec un nom artistique. Une murène. Anastasiya Solovióv. Illusionnée. Elle a conservé le morceau d’oreille du peintre. Un pot rempli de formol. Il était sûr qu’il serait un grand artiste. À sa mort. Le 13 mars 1941. Elle a laissé dans un testament le fragment apprécié. Sa ville natale a été l’héritière. Vladivostok a un bijou local. Presque inconnue. Reconnu après sa mort. Un roux célèbre.